Au début de l’année 2012, quatre salariés du Centre Leclerc de Royan se sont fait assister par un délégué de l’Union Locale CGT de Royan devant le conseil de prud’hommes de Saintes pour contester leur licenciement et des conditions de travail.
Deux salariés avaient été licenciés pour
faute grave, les motifs du licenciement étaient les suivants : vente de
console sans autorisation, réception de manière indue de cadeaux.
Règlement de compte contre la troisième
salariée à qui le directeur impose un planning avec des horaires ne permettant
pas une organisation sérieuse d’une vie de famille, cette salariée a pris acte
de la rupture de son contrat de travail.
Et enfin la quatrième salariée, sans doute la
doyenne de l’entreprise. Quelle gratitude de la part du PDG à l’égard d’une salariée en fin de contrat, quelle
touchante considération en récompense de ses bons et loyaux services, elle
était une des premières employées lors de l’installation de l’enseigne LECLERC
à Royan.
Longtemps l’activité des «caissières» était
sans limite de poids. Il fallait manipuler tout ce qui se présentait sur le
tapis, ce qui fait que ce personnel terminait rarement sa carrière en parfait
état physique.
C’est le cas de cette salariée dont le
médecin du travail a imposé à la Société SODISROY (enseigne LECLERC) de la
reclasser sur une activité lui évitant toute manipulation de charges lourdes.
Cette salariée a été reconnue en maladie professionnelle.
Mais le PDG, très mal conseillé, a mis en
place un stratagème pour se séparer de
la salariée sans avoir à lui verser les indemnités de rupture du contrat de
travail. IL convoque la salariée et lui explique qu’il veut lui être très agréable
et lui propose de ne plus venir travailler, qu’elle mérite bien cette faveur,
vous profiterez de vos loisirs; vous serez licenciée en douceur, vous
percevrez vos prestations ASSDEDIC, et avant de vous licencier je vous adresserai
des lettres recommandées pour la forme, inutile d’y répondre. Je vous
convoquerai pour un entretien préalable au licenciement, inutile de vous
déplacer !
Cette salariée avait déployé tout son zèle dans
l’intérêt de l’enseigne, les rapports avec les précédents PDG s'étaient déroulés
en parfaite harmonie. La proposition développée par ce dernier employeur ne
laissait pas apparaître une volonté de la léser, cela paraissait loyal et elle
avait bien noté les consignes. Elle quittait l’entretien, sans se
souvenir si elle avait remercié le PDG pour sa considération !
Elle est maintenant libre et attend patiemment
l’effectivité du plan proposé.
Elle reçoit une première lettre recommandée
lui faisant observer qu’elle est absente depuis le … qu’elle veuille bien
justifier son absence ou reprendre son activité…
Deux semaines plus tard, une deuxième lettre
recommandée, même observation. La salariée
est sereine, elle entrevoit l’aboutissement du plan convenu.
Et enfin,
troisième lettre recommandée, « vous n’avez pas justifié vos absences,
vous êtes licenciée pour faute grave privative des indemnités de rupture » !!!
C’est le désarroi qui envahit la salariée, elle est soumise aux calmants
pour supporter le choc, quelle ignominie ! La salariée se décide à envoyer
au PDG une lettre pour manifester son désappointement »… je suis trop
gentille et d’avoir fait confiance ; quel monde pourri … !) Il
faut constater que la salariée manifeste encore une retenue envers son
bourreau !
Le
conseil de prud’hommes n’a pas été dupe, l’argumentation développée par le PDG
démontrait l’hypocrisie qui l’animait.
Les quatre salariés ont eu gain de cause et la Société SODISROY a été
lourdement sanctionnée.
Pour la dernière salariée, l’employeur a tenté un
recours en appel, la Cour a conclu : la salariée a été trompée par son
employeur qui lui a dicté une conduite pour ensuite s’emparer de cette conduite
afin d’étayer sa décision de la licencier pour faute grave « Décision
des premiers juges confirmée.
Pour le secteur Juridique de l'Union Locale CGT
A.POMAGRACK