Retraites
: Stoppons le projet de régression sociale !
Le
projet gouvernemental confié depuis près de 2 ans à Jean Paul
Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, prend forme.
Ce dernier fait des annonces au cœur de la période estivale, après
un simulacre de concertations orchestré pour détourner l’attention
de la population sur les vraies raisons de cette nouvelle réforme
régressive.
Au
nom de « l’équité » personne ne sera épargné, actifs comme
retraités toutes et tous perdants !
Le
système Macron par points est injuste. Il est destiné à faire des
économies sur le dos des salariés en accélérant la baisse de
leurs pensions et en reculant l’âge d’accès à une retraite
pleine et entière.
La
mise en place de nouvelles décotes recule l’âge réel de la
retraite à 64 ans voire 65 ans.
Le
retraité partant à l’âge légal de 62 ans, même avec une
carrière complète (43 ans) verra sa pension amputée d’une décote
de 10%. C’est la fin de notre système de retraite calculé en
trimestres et des mécanismes de solidarité. Aujourd’hui, 15
millions de retraités (sur les 16 que compte le pays) bénéficient
d’au moins un dispositif de solidarité !
Dans
un système à points, il n’y a pas de périodes retenues mais non
cotisées comme dans un système par annuité. Tous les aléas de la
vie professionnelle ont un impact sur la retraite et nécessitent
d’être compensés, avec le risque que la compensation soit
insuffisante.
Par
exemple avant de pouvoir bénéficier de points retraite couvrant les
périodes de maladie, d’invalidité... Il faudra décompter une
période de carence plus ou moins longue : 30 jours perdus pourun
arrêt maladie.Petits boulots = petits salaires = petites retraites !
Avec
les points, les pensions vont chuter de 10 à 30% : les mauvaises
années vont être comptabilisées (les plus petits salaires, le
temps partiel subi, les périodes de chômage ou de précarité...),
en lieu et place des meilleures années actuellement.C’est donc
bien une double peine pour les femmes, les malades ou invalides, les
jeunes précaires ou les privés d’emploi !
Le
régime universel par points, c’est la disparition des 42 régimes
de bases et complémentaires existants, qui prennent en compte toutes
les spécificités professionnelles et réparent les inégalités ou
les contraintes particulières des différents métiers.
C’est
surtout la suppression des dispositifs de départ anticipés liés à
la pénibilité pour de nombreux travailleurs.
Avec
ce système, la retraite redeviendra l’antichambre de la mort pour
celles et ceux dont l’espérance de vie est réduite par leurs
métiers.Un système par points au service de la finance au détriment
des retraités.
Ce
système de retraite s’inscrit dans un projet de société
construit sur le modèle libéral : il met en place un mécanisme
purement gestionnaire et comptable de la retraite. Les points acquis
pendant ne garantiront pas un niveau de pension suffisant.
La
valeur du point au moment de la retraite sera tributaire de la
conjoncture économique ou démographique, et sera-t-elle décidée à
Bercy ou à Bruxelles ?
Cela
peut changer et donc baisser chaque année. Les pensions ne seront
plus déterminées en référence aux salaires, mais dépendront de
la situation économique du pays. En cas de récession économique ou
d’explosion du nombre de départs à la retraite, le point baissera
et la pension sera plus faible.
En
Allemagne ou en Suède où un tel système existe, le montant des
retraites a baissé fortement et rapidement (92% des suédoises ont
déjà perdu).
La
retraite de demain se construit dès aujourd’hui. Pour la CGT, il
faut au contraire préserver et améliorer notre modèle social. Pour
gagner de meilleures retraites, il faut augmenter les financements
assis sur les cotisations sociales, part de notre salaire socialisé.
Ensemble,
nous devons exiger :
• Des
droits garantissant dans tous les secteurs professionnels la
possibilité d’un départ dès 60 ans,
• Une
pension d’au moins 75 % du revenu net d’activité (pour une
carrière complète) sans que celle-ci ne puisse être inférieure au
SMIC.
• La
ré indexation des retraites sur le salaire annuel moyen et non sur
l’inflation, facteur de décrochage de pouvoir d’achat entre les
actifs et les retraités.
•La
reconnaissance de la pénibilité au travail cette dernière ne
devant pas être une fatalité. L’aménagement des fins de
carrières avec un droit à un départ anticipé à la retraite à
taux plein à 55 ans voire 50 ans pour les métiers les plus pénibles
est la garantie d’une espérance de vie en bonne santé pour toutes
et tous.
• La
prise en compte pour les jeunes des années d’études, de formation
et de recherche du 1er emploi.
• La
suppression des exonérations de cotisations sociales (dont la
transformation du CICE en exonérations) pour dégager 20 milliards
d’euros supplémentaires pour le financement des retraites
•L’égalité
salariale entre les femmes et les hommes c’est 6,5 milliards
d’euros pour les retraites.
Pour
gagner de meilleures retraites, de meilleurs salaires, des services
publics pour tous et partout, mobilisons nous le 24 septembre.
Montreuil,
le 17 juillet 2019