Depuis plus d’un mois, les agents
des collectivités territoriales, des établissements publics, des offices de
l’habitat, des services de l’eau, de la thanatologie se trouvent confrontés – comme tous les salariés et toute
la population - à une situation sans précédent. Il a fallu faire
front immédiatement.
Des agents dont les missions sont
essentielles, vitales mêmes ont dû poursuivre leur
activité sans aucune protection. Il a fallu parfois attendre une semaine,
voire bien plus pour obtenir les protections nécessaires… pour
ceux qui en ont obtenu.
Dans
certaines collectivités, y compris dans des EHPAD, les masques, les gants, le gel hydroalcoolique
sont distribués au compte-goutte, pire font cruellement défaut.
Face à des
situations inadmissibles, la Fédération CGT des services publics a déposé un préavis de
grève pour permettre aux agents de se défendre et exiger des
protections pour travailler.
Le secrétaire d’Etat
Dussopt, Macron lui-même ont considéré que ce préavis était honteux…
Honte à ceux qui envoient les agents au casse-pipe sans protection
! Honte à ceux qui considèrent les salariés comme de la chair
à canon et qui utilisent la pandémie pour remettre en cause les
conquis sociaux !
17 mars – 11 mai, la période de confinement devrait durer deux mois pour une majorité de salariés et fonctionnaires. Le 11 mai a été arrêté, sans que l’on sache pourquoi, sans aucune garantie sanitaire. Cependant personne n’est dupe : il s’agit de garder les enfants pour permettre aux parents de retourner travailler comme l’exige le MEDEF.
Le 11 mai, les écoles, les crèches pourraient donc rouvrir sans danger pour les enfants, sans danger pour les parents, pour les enseignants, pour les ATSEM, animateurs, pour l’ensemble des personnels territoriaux de établissements d’enseignement ? Qui peut croire ce nouveau mensonge présidentiel ? Il y aurait le 11 mai des tests en nombre pour tous, des masques en nombre, des stocks de gel suffisant ? Comment prétendre que des enfants seront en capacité d’appliquer les gestes barrières ? Jour après jour, de plus en plus de parents, d’enseignants, de personnels le disent : le 11 mai, nous ne mettrons pas nos enfants à l’école, le 11 mai nous n’irons pas travailler !
Quoiqu’il en
soit, le président de la République lui-même portera l’entière responsabilité
du premier cas de contamination au covid-19 relevé dans une école après le 11
mai !
17 mars – 11
mai. Pour certains, il s’agira de deux mois sur le terrain avec la peur au ventre,
pour d’autres, deux mois de télétravail, deux mois en autorisation spéciale
d’absence, deux mois avec ses enfants en permanence, deux mois
sans sortie, sans loisirs, sans la possibilité de se joindre à des
proches, de voir sa famille. Deux mois de contrôles quotidiens pour se
déplacer. Pour tous, la fatigue se fait sentir.
De nombreux médecins
soulignent que le confinement est facteur de stress, de tensions
familiales, voire de violences, de déprime, de repli sur soi, de
risques psycho-sociaux. Ce qui est clair, c’est
que le confinement ne signifie ni vacances, ni repos !
Et
maintenant, ils s’en prennent à nos congés payés, à nos RTT ou CET !
Nous avons
subi le confinement, nous avons subi le travail sur le terrain avec tous les risques
inhérents, nous avons subi le télétravail imposé,
et maintenant il faudrait accepter le vol pur et simple de nos
congés ? Dans leur fondement, les congés payés – durement conquis
par nos ainés – doivent permettre de se reposer, de s’évader, de
se reconstruire parfois.
Les fonctionnaires,
les salariés sont en colère. Et comment ne pas l’être quand il est offert aux
employeurs territoriaux la possibilité de nous
confisquer jusqu’à 10 jours de congés et de nous imposer ou modifier
unilatéralement les dates d’une partie des jours de RTT et du
Compte Épargne Temps !
Non au hold-up
sur ces journées qui nous appartiennent, que nous avons gagné par notre travail ! Nous
ne pouvons que nous féliciter de la décision prise par de nombreux élus de ne
pas toucher aux congés.
Par contre force est de constater
que nombreux sont ceux qui veulent, qui ont d’ores et déjà pris
des mesures pour supprimer des congés payés, parfois avec l’accompagnement
honteux de certains représentants du personnel.
Notons que
l’ordonnance précise : l’autorité territoriale « peut » décider de supprimer des congés.
Quel qu’en soit le motif, cette suppression est inadmissible. Pour la CGT, l’autorité territoriale « peut », mais ne doit pas !